Rabin Yitzhak, 1922 - 1995, A remporté le prix Nobel de 1994, le chef d'Etat-major de la Guerre des Six-Jours; le chef du gouvernement qui ouvrit les pourparlers israélo-palestiniens..
Yitzak Rabin est né à Jérusalem en 1922. Il étudie à “l’école des enfants d’ouvriers” de Tel-Aviv puis à l’école d’agriculture “Kadouri”. Il s’engage en 1940 dans les commandos de choc du “Palmah” et participe comme combattant et comme officier à de nombreuses actions militaires. En 1947, Rabin devient l’adjoint en chef des commandos du “Palmah”, et en 1948, il n’a alors que 26 ans, il commande la brigade “Harel” qui dégage la Jérusalem juive encerclée.
Avec la création de Tsahal, l’Armée de Défense d’Israël, il remplit des fonctions de grande responsabilité jusqu’à sa nomination au poste de septième chef d’Etat-Major israélien en 1964. En 1967, c’est donc lui qui remporte la grande victoire éclair de la Guerre des Six-Jours contre les armées égyptiennes, syriennes et Jordaniennes et qui réunifie la ville de Jérusalem. Son discours de récipiendaire du doctorat “honoris causa” de l’Université hébraïque sur le Mont Scopus est resté comme le symbole des principes humanistes qui se doit d’animer un soldat juif.
En 1968, Rabin quitte l’uniforme pour l’ambassade de Washington. En 1973, il entre à la Knesseth et devient pour quelques mois ministre du travail dans le gouvernement Golda Meïr. A la suite de la Guerre de Kippour, Golda Meïr démissionne et Yitzhak Rabin se trouve soudain investi du poste de chef du gouvernement. C’est à ce poste qu’il signe les accords de séparation des forces avec l’Egypte et la Syrie.
En 1977, Rabin démissione et c’est seulement en 1992, avec la victoire du parti travailliste, qu’il redevient premier ministre. Il s’engage solennellement à promouvoir le processus de paix avec les pays arabes, entamé à la conférence de Madrid en 1991.
Le plus succès le plus manifeste du gouvernement Rabin restera le tournant historique dans les relations israélo-palestiniennes et l’ouverture, après un siècle de haine et de violence, de négociations directes qui conduisirent, en septembre 1993 à Washington, à la poignée de main Rabin-Arafat lors de la signature de l’accord de principe sur un accommodement de cinq ans à la suite duquel sera négocié l’accord de paix permanent entre Israël et les Palestiniens.
La perspective d’une solution juste du problème palestinien a ouvert la voie à la signature d’un accord de paix complet entre Israël et le royaume de Jordanie, en octobre 1994 et au début d’un processus de normalisation avec la majorité des pays arabes.
A la suite de ce bouleversement historique, Yitzak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat ont reçu ensemble, en 1994, le Nobel de la Paix en hommage au courage avec lequel il ont surmonté tous les obstacles sur le chemin du dialogue.
Cependant le processus de paix avec les Palestiniens se heurta, d’un coté, à un renforcement du terrorisme arabe et, de l’autre à une contestation virulente de l’opposition de droite et des milieux religieux extrémistes en Israël.
Le samedi 4 novembre 1995, à la fin d’une grande manifestation des partisants du processus de paix, un membre d’un groupuscule de l’extrème droite religieuse, réussit à s’infiltrer parmi les agents du service de sécurité et assassina Yitzak Rabin de trois balles de révolver. Un immense deuil enveloppa toute la population israélienne et une grande affliction face à la disparition d’un dirigeant aussi énergique que populaire, l’homme qui avait conduit son peuple au combat et qui le guidait maintenant vers la paix. La mort d’Yitzak Rabin fut l’occasion pour les jeunes israélien d’exprimer leur identification avec celui qui symbolise le “Sabra”, l’Israélien nouveau et l’occasion d’affirmer la volonté pacifique de la jeune génération de l’Etat d’Israël.